Le respect de la vie privée et la confidentialité des données sont vraisemblablement en train de devenir des vœux pieux pour les utilisateurs de smartphones Android. Comme le craignaient beaucoup de spécialistes du sujet, ces objets intelligents qui nous permettent de nous connecter et d’échanger avec nos proches, de gérer notre agenda et même pour certains, de gérer nos affaires, sont devenus de véritables «outils d’espionnage ». C’est la conclusion à laquelle on peut en arriver quand on apprend que, même lorsque l’on prend le soin de désactiver la géolocalisation, les smartphones Android continuent de fournir des informations sur notre situation géographique. Et cette information ne vient pas d’un employé en colère suite à un licenciement. Elle a été confirmée par Google, dans une annonce officielle faite par le géant américain.

Souriez, on vous piste !

Tout est parti d’une enquête menée par le magazine Quartz en janvier 2017. Les investigations ont révélé que les données de localisation sont automatiquement enregistrées sur les smartphones Android grâce aux antennes mobiles environnantes. Ainsi, même lorsque votre GPS n’est pas activé, votre parcours géographique est automatiquement enregistré par le téléphone. Et cela est valable même si aucune carte SIM n’est installée dans l’appareil. Dans le cas d’espèce, ce dernier se charge d’enregistrer l’historique de vos positions hors ligne et le transfère automatiquement aux serveurs de Google dès que vous vous connectez à Internet.

Google s’explique

Après avoir reconnu les faits, le géant de Mountain View, a affirmé que ce « pistage » n’était pas effectué à des fins d’espionnage ou d’intrusion dans la vie privée de ses utilisateurs. Si l’on doit en croire la version officielle, cela ne fait « que » onze mois le géant du web collecte ce type de données dans le cadre de la mise à jour des systèmes Android intégrant la dernière version de messagerie et de notifications Firebase Cloud Messaging. Lesdites données seraient enregistrées sur les serveurs dans le but d’«améliorer la qualité du service de messagerie» et l’expérience utilisateur. Elles auraient notamment permis à l’entreprise détentrice de Google Maps de gérer les notifications push et d’en améliorer le timing d’envoi. Des motifs qui ne semblent pas avoir convaincu tout le monde…

Une atteinte à la vie privée

Avant les révélations du site Quartz, Google était déjà dans le collimateur de plusieurs Etats à propos de la collecte et de l’utilisation des données personnelles. La Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL), le régulateur des données personnelles en France, avait notamment condamné la firme californienne en 2011 pour ces pratiques douteuses dans ce cadre. Face à ces nouvelles révélations, elle a laissé entendre qu’elle avait déjà l’intention d’agir dans le sens d’un suivi plus minutieux et plus restrictif ; ceci, avant même que la présente affaire ne soit révélée. Un cadre plus strict, ainsi que l’adoption de nouvelles mesures de protection de la vie privée des utilisateurs de smartphones ne devraient donc pas tarder à être prises.